Les pays de l’Alliance des États du Sahel composée notamment du Burkina Faso, du Niger et du Mali font face à une graduelle désinformation qui a des implications sur la stabilité politique, sécuritaire et la cohésion sociale dans ces différents pays.
En effet, l’insécurité a engrangé, l’avènement des coups d’États et autres ont rendu la région vulnérable face aux intox. La désinformation provient souvent de plusieurs sources, y compris des acteurs étatiques et non étatiques, des groupes armés, et même des acteurs nationaux et internationaux cherchant à influencer l’opinion publique ou à déstabiliser la région. Généralement, les plateformes utilisées pour diffuser des informations trompeuses sont Facebook, Twitter, ou encore WhatsApp. Le taux de pénétration d’internet dans ces pays varie, mais reste globalement bas. Par exemple, selon les données de 2021, le taux de pénétration d’Internet au Burkina Faso était d’environ 20%, au Mali 11%, et au Niger environ 10%. Malgré le faible accès à Internet, les réseaux sociaux sont très populaires.
Au Burkina Faso, par exemple, Facebook compte environ 2 millions d’utilisateurs actifs.Mais l’on remarque aussi l’implication des médias internationaux tels que RFI, TV5 monde, France 24 pour ne citer que ceux-là. Récemment au Burkina Faso des rumeurs ont circulé sur le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré. Ces rumeurs faisaient croire que le président avait disparu, il a fallu sa visite à la RTB le 20 juin 2024 pour que l’opinion publique et internationale se rendent compte de ces fausses informations. Au Niger, un reportage a été réalisé et diffusé par TV5 faisant croire que les populations de Niamey ont commencé à pilier baguages pour fuir une quelconque agression militaire en août 2024. Le Mali, quant a lui a été victime d’intox sur les attaques terroristes. Pour le cas des médias locaux, dans un contexte rigide, quelques-uns dans le but de générer du buzz ou à la quête du scoop publient parfois des informations sans une assurance requise par les règles du métier de journalisme dont le respect de l’éthique et la déontologie.
Ainsi, ils tombent dans le piège en raison de la course à la publication de « l’information de dernière minute ». A cet effet, ce phénomène n’est pas nouveau et n’est certainement pas lié aux récents événements survenus dans la région de l’AES. En effet, depuis l’émergence des médias sociaux, chaque événement important, qu’il soit national ou international, est accompagné d’une multitude de fausses idées. Le président de l’Association Nigérienne des web activistes M. Soumaila Hainikoye, dans une interview accordée, a fait savoir que dans l’optique d’examiner et évaluer les informations circulantes en ligne afin d’identifier leurs provenances, un sondage est mené par les membres de son association. A l’issue duquel, il est ressorti des résultats sur une période allant du 30 juillet au 24 août 2023 ou trois cent quinze (315) données ont été enregistrées dont 185 traitées et seulement 70 de ces données sont fiables et sourcées. Il s’agit d’un travail effectué sur des vidéos, images, audios voire même des textes et déclarations quelques fois. Pour couper court et combattre efficacement cette intoxication de fausses informations ou nouvelles, M. Soumaila Hainikoye préconise d’intensifier des campagnes de sensibilisation, d’organiser des formations sur les méthodes de vérification des faits à l’intention des acteurs numériques. À l’endroit des populations de se fier qu’aux informations officielles.
Balkissa Ibrahima


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